Le suivi de trésorerie d’une entreprise est un processus complexe : délais de paiement, règlement des fournisseurs, gestion des impayés, etc. Conserver la trace de chaque flux net de trésorerie est un véritable casse-tête. Pourtant, il est indispensable de visualiser clairement toutes les entrées et sorties de fonds pour établir un plan de trésorerie prévisionnel fiable et pertinent.
Pour cela, il existe un outil stratégique essentiel : le tableau de flux de trésorerie. Dans cet article, nous vous détaillons les différents types de flux de trésorerie avec leur mode de calcul et l’interprétation des résultats pour simplifier votre suivi financier !
Les flux de trésorerie représentent des sommes d’argent entrantes et sortantes d’un compte bancaire professionnel. En comptabilité, ils sont analysés pour déterminer les besoins en liquidités, et les politiques d’investissement et de financement d’une entreprise. Par exemple, un tableau de flux de trésorerie démontrera la capacité d’une entreprise à fonctionner sur court et long termes avec des liquidités suffisantes.
Les flux de trésorerie liés aux opérations courantes et habituelles de l’entreprise sont constitués des encaissements et décaissements (hors investissement et financement) : achat de matières premières, paiement des salaires, ventes de produits et services, etc. En général, cette trésorerie d’exploitation est positive. Les décaissements peuvent néanmoins être supérieurs aux encaissements en cas de diminution des ventes ou d’accumulation des stocks par exemple.
Les flux de trésorerie liés aux investissements se traduisent par des variations de trésorerie dues au renouvellement ou au développement de biens durables. Il s’agit ici d’acquérir ou de céder des immobilisations qui ont pour but d’améliorer sur le long terme la productivité et la rentabilité de l’activité. Il peut s’agir de l’achat ou de la vente de machines, bâtiments, logiciels, etc.
Enfin, les flux de trésorerie liés aux financements constituent les échanges de trésorerie entre l’entreprise et ses partenaires financiers. Tout ce qui relève des emprunts (déblocages ou remboursements) et des flux d’actionnariat (actions, dividendes) sont compris dans cette catégorie. C’est une bonne façon de visualiser la politique de financement d’une société.
Le calcul des flux de trésorerie liés à l’activité tient compte des biens et services habituellement délivrés avec les recettes et les dépenses. Les flux de trésorerie d’activité constituent souvent la majeure partie des flux : c’est le résultat des ventes avec la soustraction des dépenses (matières premières, équipements, loyer, masse salariale, etc.).
Concrètement, pour calculer le montant des flux de trésorerie liés aux opérations, vous pouvez partir du résultat net du compte de résultat pour enregistrer les produits et les charges en décalage par rapport aux transferts de liquidités. La formule est la suivante :
Flux de trésorerie liés aux opérations = Résultat net + Dotation aux amortissements + Dotation aux provisions + Actif circulant – Passif circulant
En somme, il s’agit de convertir le résultat net en flux de trésorerie réel en identifiant les dépenses non monétaires de la période analysée.
Les flux de trésorerie d’investissement sont constitués des flux provenant de l'achat ou de la vente d'actifs en utilisant des fonds disponibles. Le calcul peut être réalisé via cette formule : Flux de trésorerie liés aux investissements = Cession d’immobilisations incorporelles et corporelles + Cessions d’entités (titres de participation) - Acquisitions d’immobilisations incorporelles et corporelles – Acquisitions d’entités (titres de participation)La plupart du temps, ils représentent une petite partie seulement des flux de trésorerie pour les TPE et les PME.
Le calcul des flux de trésorerie liés aux financements
Le calcul des flux de trésorerie de financement concerne uniquement les entrées et sorties provenant des emprunts et des fonds propres. La valeur peut être obtenue grâce à la formule suivante :
Flux de trésorerie liés aux financements = Augmentation de capital + Emprunts à moyen et long termes – Remboursement des emprunts moyen et long terme +/- Variation des prêts réalisés par les actionnaires – Dividendes versés
La plupart du temps, ils représentent une petite partie seulement des flux de trésorerie pour les TPE et les PME.
Première méthode pour interpréter le résultat du calcul des flux de trésorerie : la variation de votre trésorerie. Sur une période donnée, soit la variation de trésorerie est positive, soit elle est négative. Dans tous les cas, il est intéressant de comprendre pourquoi en zoomant sur chacun des 3 types de flux vus précédemment pour bien comprendre et rationaliser.
Pour bien effectuer cette analyse, il est en effet souvent conseillé de l’effectuer au niveau de chaque type de flux.
Tout d’abord, observer et analyser les flux de trésorerie liés à l’activité, afin de bien comprendre si le cycle d’exploitation est générateur de trésorerie, si le résultat net est en croissance d’un exercice à l’autre, si la croissance de la société à un impact sur le BFR, etc. Par exemple, pour la majorité des sociétés en croissance, les variations négatives de trésorerie représentent des dépenses d’investissement permettant de développer l’activité. Les flux de trésorerie liés à ces variations doivent être bien pilotés pour ne pas risquer une pénurie de fonds à court ou moyen terme.
Ensuite, l’analyse des flux de trésorerie liés aux investissements permet de comprendre la logique d’investissement de la société : est-elle en train d’investir afin de développer son actif économique, ou plutôt de céder des immobilisations pour libérer de la trésorerie ?
Enfin, l’analyse des flux de trésorerie liés aux financements est indispensable : elle permet de comprendre les financements externes (i.e. qui ne correspondent pas à de l’autofinancement) auxquels l’entreprise a recours. Il peut notamment s’agir de financements dilutifs (investisseurs privés qui prennent part au capital et peuvent se faire verser des dividendes en cas d’exercice excédentaire). Il peut également s’agir de financements non-dilutifs, comme de la dette bancaire, qui doit ensuite être remboursée. Cette analyse permet également d’apprécier le poids des échéances de remboursement que l’entreprise doit supporter suite à ses choix de financement, et donc d’estimer la capacité de financement ultérieure de l’entreprise.
Pour compléter cette première analyse des variations de flux de trésorerie, il est souvent pertinent d’analyser le niveau du besoin en fonds de roulement (BFR) et ses variations sur la période observée. En effet, un BFR positif signifie par exemple que la croissance de votre entreprise est consommatrice de trésorerie à court terme. Cela n’est pas forcément un problème ; c’est d’ailleurs le cas de la plupart des entreprises (qui doivent en général payer leurs fournisseurs avant de se faire payer). Toutefois, c’est un sujet crucial en matière de gestion de trésorerie car cela peut mettre en péril la bonne santé de l’entreprise, même dans une période où le chiffre d’affaires est en croissance. Une bonne analyse et compréhension du BFR est donc souvent indispensable en complément d’une analyse plus globale des variations de trésorerie sur une période donnée.
Le calcul des différents types de flux de trésorerie exige donc de maîtriser différents composants parmi les types de flux et les méthodes de calcul. C’est un processus indispensable pour réaliser des analyses tactiques de votre gestion financière. La bonne nouvelle ? Il existe des logiciels de trésorerie vous permettant d’automatiser complètement cette partie : découvrez notre outil de gestion de trésorerie Fygr et demandez votre essai gratuit !